TILO KOTO UN FILM DE SOPHIE BACHELIER ET VALÉRIE MALEK
- Tilo Koto – Sophie Bachelier – Valérie Malek
Tilo Koto retrace le parcours de Yancouba Badji, Casamançais vers l’Europe. Cet enfer commence avec la guerre au Sénégal et la fuite vers la Gambie sous le joug d’une dictature. Il emprunte alors en 2016 la route clandestine, traversant le Mali, le Niger, le Burkina Faso et la Libye.
Cette trajectoire s’arrête brutalement dans le Sud tunisien après avoir tenté quatre fois la traversée de la Méditerranée depuis les côtes libyennes. Un an et demi où Yancouba Badji faillit perdre la vie.
Après la rencontre avec les réalisatrices, il envoie des photos des personnages qu’il commence à peindre sur les murs du centre Al Hamdi. C’est là qu’elles le retrouvent en 2017, le filment pendant un mois et lui apportent : tubes de peinture, pinceaux et supports.
« La peinture était pour moi une manière de faire comprendre ce que je n’avais plus la force de dire avec des mots. » Et de laisser les traces de ce que ses camarades et lui ont vécu.
Tout cela le décide à rentrer en Casamance avec l’OIM ( Organisation internationale pour les migrations) et de cesser ce voyage absurde. Une fois sur place il transmet cette réalité pour que les jeunes sachent ce qui les attend, les atrocités vécues, les pièges de cette traite internationale.
Sophie Bachelier et Valérie Malek ont saisi avec Tilo Koto la trajectoire de Yancouba Badji atteint profondément par l’enfer de sa route clandestine vers l’Europe, sa renaissance par la peinture – passionné depuis ses 13 ans grâce à son ami peintre Gnily – et sa volonté de transmettre avec ses projets et ses œuvres. Tilo Koto : Yancouba Badji, la route clandestine, la peinture au bout de l’enfer, un film nécessaire, à voir.
Sabine Vaillant
Couleur Bulle
- Tilo Koto – 2019 – Sophie Bachelier – Valérie Malek
France – 67 min – Long métrage documentaire
Image : Sophie Bachelier
Son : Valérie Malek
Son additionnel : Mahmoud Jemni
Musique originale : Eric Neveux
Sortie nationale : 15 décembre 2021
Distribution : La Vingt-cinquième Heure Distribution
Prix du Public au festival Interférences 2020 de Lyon
Avec : Yancouba Badji
- YANCOUBA BADJI – Galerie Talmart
22 décembre 2022 – 15 janvier 2022
22, rue du Cloître Saint-Merri
75 004 Paris
- RÉALISATRICES
–SOPHIE BACHELIER – AUTEURE-RÉALISATRICE
Vit entre Paris et la Casamance. Elle s’intéresse aux thématiques de l’émigration, de l’exil, de la mémoire, aux destins singuliers bouleversés par l’histoire collective qu’elle tente de restituer depuis plusieurs années sous différentes formes narratives.
Sa trilogie documentaire, tournée sur le continent africain, dit l’émigration clandestine du point de vue de celles qui restent, Mbëkk Mi, le souffle de l’océan1 , de ceux qui sont en chemin, Choucha, une insondable indifférence2, et de ceux qui rentrent au pays, Tilo Koto.
En 2017-18, la Biennale de Venise, puis l’Institut français à Saint-Louis-du-Sénégal, exposent sa série Rejected, 12 portraits vidéo d’une minute, filmée dans le camp de Choucha en Tunisie. Son travail la pousse aujourd’hui à expérimenter la fiction.
« Le film Tilo Koto est la somme d’une histoire, la mienne, à la croisée d’autres histoires, d’autres expériences qui, au fil du temps, des rencontres, des territoires parcourus, m’a profondément modifiée, a transformé mon regard sur le monde. Les films que je fabrique me dépassent en fabriquant de l’événement et du possible avec celles et ceux que je filme, puis avec les spectateurs. C’est un cinéma qui s’écrit en se faisant, en s’expérimentant.
Tilo Koto n’aurait donc pas existé sans ces expériences préalables qui se sont essentiellement déroulées sur trois territoires communs, l’Afrique – particulièrement la Tunisie et le Sénégal -, l’ethnologie et l’image. »
–VALÉRIE MALEK – AUTEURE-RÉALISATRICE
Vit dans le Finistère, en Bretagne. Ses films documentaires et son œuvre vidéographique (exposée dans des centres d’art) s’attachent au portrait, au lien familial, au souvenir réactivé par des rituels comme les déjeuners entre la réalisatrice et sa grand-mère originaire d’Algérie (Les Vendredis).
A travers l’histoire de lieux, la vie de communautés, elle questionne la perception de l’art en milieu rural (Une Œuvre dans mon salon), les traumatismes engendrés par la destruction de cabanons (Ma Cabane au paradis) ou d’anciens logements ouvriers (Itinéraire à l’Iroise).
Durant près de quinze ans, elle séjourne au Moyen-Orient, notamment au cœur de la société jordanienne. Elle questionne les points de vue occidentaux sur la culture musulmane (Corps et Voiles) et les transformations radicales de la société.
En 2017, elle fait le portrait sur un mode intime d’une jeune architecte palestinienne qui veut réhabiliter un camp de réfugiés (Un Autre monde dans tes yeux). Ce film affirme la nécessité de l’utopie pour sortir des impasses politiques et la transmutation d’un passé empreint de douleur en une force.