11-18 décembre 2024
- Karel Reisz 1926 – 2002
La Cinémathèque met en lumière l’œuvre d’un cinéaste rare à la personnalité secrète : Karel Reisz avec la Rétrospective qu’elle lui consacre du 11-18 décembre 2024 avec en ouverture Le Flambeur (The Gambler) – 1974.
Né en Tchécoslovaquie au sein d’une famille juive. Exfiltré à 12 ans vers Londres suite à l’invasion de la Tchécoslovaquie, il y apprendra la mort de ses parents à Auschwitz, à la fin de la guerre.
D’abord critique, programmateur avant de devenir réalisateur, producteur et théoricien du cinéma. Il est l’un des fondateurs du Free cinema, mouvement rebelle aux conventions du cinéma britannique d’alors. Cette Nouvelle Vague britannique (1956-1963) dont relève Samedi soir et dimanche matin -1960.
Immense directeur d’acteurs, il révèle Albert Finney, David Warner et Vanessa Redgrave avec ses premiers films, portraits de l’Angleterre ouvrière. Sept ans après Isadora – 1968, il rejoint l’Amérique où il tourne Le Flambeur (The Gambler) – 1974, La Maîtresse du lieutenant français – 1981 et Sweet Dreams – 1985.
« Ce cinéaste au regard venu d’ailleurs : une façon d’observer proche et lointaine, un croisement entre empathie et entomologie, une sorte de distance qui rend compte de réalités sociales dans lesquelles ses personnages, anglais (lutte de classe) ou américains (lutte pour la vie), se débattent quant à eux comme des forcenés »(*).
Les neuf films et trois courts métrages de Karel Reisz considéré comme l’un des plus importants cinéastes britanniques des années 1960, à l’exigence artistique, apprécié du grand public, vous attendent à la cinémathèque française jusqu’au 18 décembre 2024.
- Le Flambeur (The Gambler)- 1974 – Karel Reisz
Grande-Bretagne – 109 min
Assistants réalisateurs : Ted Zachary, Tom Lofaro
Scénariste : James Toback
Musique originale : Jerry Fielding
Producteurs : Irwin Winkler, Robert Chartoff
Distributeur d’origine : CIC – Cinema International Corporation
Avec : Axel Freed : James Caan, Hips : Paul Sorvino, Billie : Lauren Hutton
Portrait de Axel Freed, joueur compulsif, professeur de littérature à l’université. Axel entraîne peu à peu son entourage : sa mère, Billie sa petite amie, ses étudiants qui tentent de l’aider à payer ses dettes dans sa descente aux enfers. Sauf que dans son déni il persiste jusqu’à sentir enfin la réalité, au péril de sa vie, comme on heurte un mur. La passion du jeu l’habite jusqu’au bout de la nuit, le condamne à rejouer plutôt qu’à rembourser. Pourtant, derrière ses amis bookmakers, la mafia veille. Reisz montre sans détour la nature insidieuse de la dépendance, dans une transposition moderne du Joueur de Dostoïevski, tout en tension, noir, implacable.
Un film avec James Caan superbe, à voir !!
Sabine Vaillant
Couleur Bulle
(*) Bernard Benoliel
- KAREL REISZ RÉTROSPECTIVE – Cinémathèque Française
11-18 décembre 2024
- Cinémathèque Française
51, rue de Bercy
Paris XII