- AKI KAURISMÄKI
L’œuvre de Aki Kaurismäki illumine les écrans de La Cinémathèque de sa rétrospective complète. Alors que la lumière décline jusqu’au solstice d’hiver, le réalisateur – fondateur du Midnight Sun film Festival, au cœur de la Laponie finlandaise, là ou le soleil ne se couche pas en été – permet à ses héros de crever l’écran.
Ce lointain cousin finnois de La Nouvelle Vague, Robert Bresson et Jacques Tati, agita le sage cinéma finlandais au début des années 80 avant de devenir l’un des grands auteurs européens contemporains.
Leningrad cowboys go America en 1989 lui apporte une reconnaissance internationale, suivi par La Fille aux allumettes en 1990. Viendront après les Leningrad cowboys rencontrent Moïse, Tiens ton foulard, Tatiana – 1994, Au Loin s’en vont les nuages – 1996 projeté en ouverture de cette rétrospective. Suivis de Juha -1999, film muet en noir et blanc, L’ Homme sans passé – 2002, obtient le Grand Prix et le Prix d’Interprétation féminine à Cannes, et est nommé aux Oscars dans la catégorie « meilleur film en langue étrangère ». Puis en 2006 Les Lumières du faubourg , film sur la solitude qui clôt la trilogie des perdants commencée avec Au loin s’en vont les nuages et L’ Homme sans passé.
Son cinéma de bohème, faubourgs post-soviétiques, transistors, troquets, migrants, ouvriers et clochards célestes, raconte le quotidien modeste d’une Europe que le reste du monde ne filme plus depuis longtemps.
Les Feuilles mortes, son dernier film, primé à Cannes et porteur d’un vif succès, mettra un point d’orgue à sa Rétrospective à La Cinémathèque française, le 17 décembre 2023.
- Au Loin s’en vont les nuages (lKauas Pilvet Karkaavat )- 1996 – Aki Kaurismäki
Ilona, maître d’Hôtel du Dubrovnik, et son mari Lauri, conducteur de tramway, mènent une vie tranquille en compagnie de leur chien. Jusqu’au jour ou Ilona perd son travail, quelque temps après le licenciement de son mari.
Désemparés, sans voix, ils se confrontent à une crise qui met à l’épreuve la force de leur lien. Dans le paysage sinistre de la ville, qu’ils parcouraient heureux le soir avec le dernier tramway, émaillé de couleurs chaudes, une lueur d’espoir semble ranimer la fierté de toute une génération de travailleurs digne, prêts à relever la tête ensemble pour contempler un horizon plus radieux.
Écrit en trois jours, tourné en moins d’un mois et monté en trois semaines, Au loin s’en vont les nuages, 13e film de l’immense Ari Kaurismäki, raconte une perception du monde dans une ambiance à la Edward Hopper, au travers de personnages à la marge, fragiles, dignes, lutteurs du quotidien qui ne lâchent rien. Un film à voir!
- Au Loin s’en vont les nuages (lKauas Pilvet Karkaavat )- 1996 – Aki Kaurismäki
Finlande – 96 min
Avec : Ilona : Kati Outinen, Lauri : Kari Väänänen, Rouva Sjöholm : Elina Salo
- AKI KAURISMÄKI – RÉALISATEUR
Né en Finlande à Orimattila en 1957, étude de journalisme pendant trois ans à l’université de Tampere où il est membre du ciné-club Monroe. Participe à l’organisation du Festival du film de Tampere. Critique de films et culturels pour la revue Aviisi des étudiants de Tampere. Collabore comme acteur, scénariste et coréalisateur avec Mika Kaurismäki, son frère aîné, réalisateur avec lequel il signe le documentaire The Saima gesture en 1981.
- FILMOGRAPHIE
Longs métrages
1981 : Le Syndrome du lac Saimaa (Saimaa-ilmiö), coréalisé avec Mika Kaurismäki – Documentaire
1983 : Crime et Châtiment (Rikos ja rangaistus)
1985 : Calamari Union
1986 : Ombres au paradis (Varjoja paratiisissa)
1987 : Hamlet Goes Business (Hamlet liikemaailmassa)
1988 : Ariel
1989 : Les Mains sales (Likaiset kädet) – TV
1989 : Leningrad Cowboys Go America
1990 : La Fille aux allumettes (Tulitikkutehtaan tyttö)
1990 : J’ai engagé un tueur
1992 : La Vie de bohème (Boheemielämää)
1994 : Tiens ton foulard, Tatiana (Pidä huivista kiinni, Tatjana)
1994 : Les Leningrad Cowboys rencontrent Moïse (Leningrad Cowboys Meet Moses)
1994 : Total Balalaika Show – Documentaire
1996 : Au loin s’en vont les nuages (Kauas pilvet karkaavat) – Prix œcuménique au Festival de Cannes 1996
1999 : Juha
2002 : L’Homme sans passé (Mies vailla menneisyyttä) – Grand Prix et le Prix d’Interprétation féminine à Cannes, nommé aux Oscars dans la catégorie « meilleur film en langue étrangère »
2006 : Les Lumières du faubourg (Laitakaupungin valot)
2011 : Le Havre [trilogie des migrants] – Prix Louis-Delluc 2011.
2017 : L’Autre Côté de l’espoir (Toivon tuolla puolen)
2023 : Les Feuilles mortes (Kuolleet lehdet) – Prix du jury – Cannes 2023
Courts métrages
1986 : Rocky VI – Réalisateur. Scénariste Producteur
1987 : Thru the Wire – Réalisateur. Scénariste Producteur
1987 : Rich Little Bitch
1987 : L.A. Woman
1991 : Those Were The Days
1992 : These Boots
Sabine Vaillant
Couleur Bulle
- RÉTROSPECTIVE AKI KAURISMÄKI
30 novembre – 17 décembre 2023
La Cinémathèque française
51, rue de Bercy
75012 Paris