- Marcel Pagnol
Dans le temps suspendu de l’été, la Cinémathèque française offre la rétrospective intégrale de l’œuvre cinématographique de Marcel Pagnol (1895 – 1974) dans des restaurations récentes. Recentrant ainsi la place du cinéaste dans l’histoire du cinéma, 90 ans après son premier film.
Avec en ouverture Angèle, un de ses chefs d’œuvre, adaptation de Un de Baumugnes, roman de Giono, comme Jofroi son véritable premier film, Regain et La Femme du boulanger.
Adulé par Rossellini, Godard, Welles et Spielberg, le cinéma de Marcel Pagnol saisit les palpitations de la vie dans une modernité précoce, l’audacieuse inventivité de leur mise en scène et la révélation du son. Dirigeant ses tournages depuis le camion son où il capte le mistral, le chant des cigales, de la garrigue, des arbres frémissants. Attentif au sensible, il partage avec ses personnages la syntonie avec la nature. La pureté de ses films s’enracine dans la puissance des sentiments dont la mise en mots révèle la vérité des personnages.
Plongez dans la profondeur de l’œuvre extrêmement variée et la création artistique animée par le goût de la création de Marcel Pagnol, cinéaste, romancier, dramaturge, producteur de cinéma, qui découvrit le cinéma parlant en 1929 à Londres et s’y jeta à corps perdu. Pionnier du cinéma sonore et d’un nouveau réalisme cinématographique à la Cinémathèque jusqu’au 21 juillet 2024.
Sabine Vaillant
Couleur Bulle
- Angèle – 1934 – Marcel Pagnol
France -135 min – Version restaurée 4 K
Musique : Vincent Scotto
En association avec Carlotta Films et le Festival La Rochelle Cinéma
Avec : Angèle : Orane Demazis, Saturnin : Fernandel, Clarius Barbaroux : Henri Poupon, Philomène Barbaroux : Annie Toinon, Amédée : Edouard Delmont, Albin : Jean Servais, Louis : Andrex
Troisième réalisation de Pagnol, désormais seul maître à bord de ses films, Angèle est unanimement reconnu comme l’un de ses chefs-d’œuvre. Adaptation du roman de Giono, Un de Baumugnes, l’histoire de Angèle, fille de paysans, séduite par Louis, une crapule de la ville puis abandonnée avec son enfant. La jeune femme se retrouve dans une maison close de Marseille. Puis finit par retourner au village où son père l’enferme dans la cave de la ferme avec son petit.
Angèle marque la première collaboration entre le cinéaste et Fernandel, et un tournant dans la carrière de l’acteur. Son rôle de valet de ferme simplet, servi par un jeu tout en nuances, naturel, est salué par la critique, de même que la candeur d’Orane Demazis, qui enflammait déjà le cœur du public dans Fanny deux ans plus tôt. Premier film français tourné entièrement en décors naturels, Angèle sera cité en exemple par De Sica pour l’école néoréaliste italienne. Et par Godard, qui rêva longtemps d’en faire un remake.
Pagnol saisit avec Angèle le paysage et le monde paysan de la Provence. Il y met en scène l’opposition campagne – ville avec Angèle dont le destin se joue entre le lieu de perdition représenté par la ville et son retour à la ferme au sein d’une société conservatrice. Alternant ou superposant le comique au tragique, il compose son chef-d’œuvre. Angèle, un film à voir !!!
MARCEL PAGNOL RÉTROSPECTIVE
10 – 21 JUILLET 2024 LA CINÉMATHÈQUE FRANÇAISE
La Cinémathèque française
51, rue de Bercy
75012 Paris