sabine.vaillant 
- JONAS MEKAS
Le souffle du printemps, le beau du monde s’engouffrent dans la Cinémathèque française pour la Rétrospective Jonas Mekas (1922 – 2019) et le centenaire de la naissance de ce grand poète littéraire et visuel, figure du cinéma d’avant -garde américain. Avec en ouverture Paradise not yet lost.
Créateur au long cours d’un journal filmé, presque quotidien depuis son arrivée à New York en 1949 avec son frère Adolfas. Chassés de Lituanie par l’avancée nazie, ils ont vécu plusieurs années dans des camps de déplacés, des hébergements pour personnes déplacées avant d’atteindre les Etats-Unis, où ils acquièrent la célèbre caméra Bolex avec laquelle Jonas Mekas inventa son œuvre.
Dans les années 1950, il devient critique de cinéma pour diverses revues de l’intelligentsia américaine.
Il défend le cinéma indépendant. En 1962, Il crée The Film-Makers’ Cooperative et l’Anthology Film Archive en 1970 une cinémathèque dont le but est de conserver, étudier et de mettre en valeur le patrimoine cinématographique indépendant réalisé en dehors du système industriel hollywoodien. Jonas Mekas collabore avec Andy Warhol en 1964 au film Empire, un long-métrage de huit heures sur l’Empire State Building.
Jusqu’à la fin de sa vie, Jonas Mekas tourne, capte l’intensité des gestes et des moments de vie, continue de voyager promouvant son œuvre singulière, l’enseignement et la vulgarisation du cinéma expérimental. Il a tourné plus de 70 films.
- Paradise not yet lost – 1979 – Jonas Mekas
Etats-Unis – 96 min
« C’est un diary film, mais c’est aussi une méditation sur le thème du paradis. C’est une lettre à Oona pour l’aider, un jour, à se souvenir de ce qu’était le monde autour d’elle quand elle avait trois ans. Une époque dont elle n’aura que quelques petits fragments de souvenirs dans sa mémoire. Un guide romantique pour lui rappeler les valeurs essentielles de la vie, dans un monde artificiel, commercial, poison pour le corps et l’esprit. » (Jonas Mekas)
Jonas Mekas saisit l’ineffable de l’enfance comme les ailes des papillons, la fleur qui naît, la neige, les bonheurs de l’insouciance, le fugace… les personnes dont le souvenir n’existe déjà plus, la trace mnésique qu’elle devient.
Jonas Mekas à la Cinémathèque jusqu’au 30 avril 2022.
Paradise not yet lost un film à voir.
Sabine Vaillant
Couleur Bulle
- FILMOGRAPHIE JONAS MEKAS
1961 : Guns of the Tree
1963 : Film Magazine of the Arts
1964 : Award Presentation to Andy Warhol
1964 : La Taule (The Brig)
1966 : Report from Millbrook
1966 : Notes on the Circus
1966 : Cassis
1969 : Time & Fortune Vietnam Newsreel
1969 : Walden
1972 : Reminiscences of a Journey to Lithuania
1976 : Lost, Lost, Lost
1978 : Notes for Jerome
1978 : In Between
1980 : Paradise Not Yet Lost, or Oona’s Third Year
1982 : Scenes from the Life of Andy Warhol: Friendships and Intersections
1986 : He Stands in the Desert Counting the Seconds of His Life
1990 : Self Portrait
1992 : Zefiro Torna or Scenes from the Life of George Maciunas (Fluxus)
1997 : Scenes from Allen’s Last Three Days on Earth as a Spirit
1997 : Birth of a Nation
1997 : Happy Birthday to John
1999 : This Side of Paradise
2000 : Gimme Some Truth : The Making of John Lennon’s Imagine Album
2000 : As I Was Moving Ahead Occasionally I Saw Brief Glimpses of Beauty
2000 : Wien & Mozart
2001 : Elvis
2005 : A Letter from Greenpoint
2009 : 42 One Dream Rush
2010 : WTC Haikus
2011 : Sleepless Nights Stories
2011 : Correspondencia Jonas Mekas – J.L. Guerin
2012 : Outtakes From The Life Of A Happy Man
- CENTENAIRE JONAS MEKAS RÉTROSPECTIVE
13 – 30 avril 2022
La Cinémathèque française
51, rue de Bercy
75012 Paris
