Jean-Yves Henry
- WILLIAM A. WELLMAN 1896 – 1975 – RÉALISATEUR ET SCÉNARISTE AMÉRICAIN
Avec près de 75 longs métrages, William A. Wellman a traversé les mues successives d’Hollywood, du muet au parlant, du noir et blanc à la couleur, du début des années 20 à la fin des années 50. C’est Douglas Fairbanks, chez qui il avait l’habitude de poser son avion, qui le fait entrer dans le monde du Cinéma.
La légende veut qu’il ait été pilote dans la Légion étrangère durant la Première Guerre mondiale. Une expérience qu’il sublime une fois à Hollywood, signant de nombreux films de guerre et d’aviation (sa passion), dont l’extraordinaire Les Ailes – 1927 projeté en ouverture de sa rétrospective avec accompagnement musical de Frank Dadure, lauréat de la première cérémonie des Oscars en 1927.



Aussi à l’aise dans le western Convoi de femmes – 1951, Buffalo Bill – 1944 qu’avec le film noir L’Ennemi public – 1931, Wellman est un pur exemple du cinéaste de studio, qui alterne films de commande et projets personnels aux forts accents sociaux L’Étrange Incident – 1943, Les Mendiants de la vie –1928.


Sa rétrospective jusqu’au 15 octobre 2025 à la Cinémathèque est l’occasion de visiter l’ampleur et la diversité de sa filmographie et de revoir les plus grands succès de ce réalisateur américain, Une étoile est née – 1937, ainsi que de nombreuses raretés de sa période muette.
Sabine Vaillant
Couleur Bulle

ISSN : issn_2682 – 1192
- Les Ailes – 1927 – William A. Wellman
États-Unis – 144 min
Production : Paramount Pictures
Avec : Mary Preston : Clara Bow, Jack Powell : Charles « Buddy » Rogers, David Amstrong : Richard Arlen, Sylvia Lewis : Jobyna Ralston

Jack Powell, un jeune Américain rêve de voler dans les airs. Sa voisine Mary est follement amoureuse de lui, mais il préfère Sylvia. Sylvia est amoureuse de David Armstrong. La Première Guerre mondiale éclate, les deux hommes s’enrôlent dans l’Air Force. Mary rejoint la Women’s Motor Corps, espérant retrouver son grand amour parti combattre sur le sol français. D’abord méfiants l’un envers l’autre, Jack et David deviennent bientôt inséparables, unis pour le meilleur comme pour le pire face aux atrocités de la guerre…
Les Ailes – William A. Wellman
Film fresque sur l’aviation d’une puissance remarquable, avec des combats aériens prenants aux prises de vue incroyables. Filmé avec des mouvements de caméras modernes et inventifs : une caméra accrochée sur les appareils en plein vol, un espace ménagé, au milieu des nuages dorés ouvrant un champ poétique, des vues de plans terrestres réalistes. Des milliers de figurants, des dizaines de caméras, 160 avions, 9 mois de tournage et des premières fois : premier film oscarisé, premier Oscar des effets spéciaux, premier baiser de cinéma entre deux hommes.
Au-delà de l’ampleur et de la prouesse technique des combats aériens, l’épopée spectaculaire de Wellman est aussi une magnifique histoire d’amour et d’amitié, que la Première Guerre mondiale vient bouleverser. Un mélodrame virtuose, où les scènes intimistes se révèlent dans une mise en scène inventive, comme la nuit d’ivresse parisienne au travelling légendaire au-dessus des tables des « Folies Bergères » pour arriver sur Charles ‘Buddy’ Rogers qui sous l’effet de l’alcool voit d’incroyables bulles magiques s’envoler.
Excellente Clara Bow, au regard pétillant, au côté de Charles Buddy Rogers et Richard Arlen.

- WILLIAM A. WELLMAN RÉTROSPECTIVE – CINÉMATHÈQUE FRANÇAISE
27 août au 15 octobre 2025
- CINÉMATHÈQUE FRANÇAISE
51, rue de Bercy
Paris XII

