Michelangelo Antonioni est l’hôte de La Cinémathèque française jusqu’au 26 avril 2024 pour sa Rétrospective qui s’est ouverte sur Chronique d’un amour – 1950, son premier long métrage.
Ce cinéaste italien de l’après-guerre, héros du cinéma moderne, a laissé son empreinte dans le cinéma. Auteur d’une nouvelle écriture cinématographique, il convoque le regard, le questionne.
C’est L’avventura, coup de tonnerre cannois en 1960, qui le propulse sur la scène mondiale.
Suivent trois chefs-d’œuvre avec Monica Vitti, La Nuit – 1960, L’Éclipse – 1961 et Le Désert rouge -1963, autant de variations stylisées sur la solitude contemporaine.
Il enchaîne de grands films autour du monde, Blow-Up – 1966, Profession : reporter – 1973, et Zabriskie Point – 1970, qui ont, eux aussi, redéfini la modernité cinématographique.
Antonioni semblait toujours avoir un coup d’avance. De Dario Argento à Gus Van Sant, de Wong Kar-wai à Brian De Palma, son influence est aujourd’hui encore considérable.
Prenez rendez-vous à la Cinémathèque, jusqu’au 26 avril, avec l’œuvre de ce cinéaste important et influent de la modernité, mais aussi peintre, poète et écrivain, en dialogue continu avec l’art contemporain et la pop culture.
Sabine Vaillant
Couleur Bulle
- Chronique d’un amour – 1950 – Michelangelo Antonioni
Michelangelo Antonioni -Francesco Maselli
Italie – 110 min
Film restauré en 4K en 2020 par la Cineteca di Bologna en collaboration avec Surf Film au laboratoire de L’Immagine ritrovata, et avec le soutien de MiBACT
Avec : Lucia Bosè, Massimo Girotti, Ferdinando Sarmi
Chronique d’un amour Avec son utilisation du plan-séquence et son esthétique sombre, le premier long d’Antonioni préfigure toute la modernité de son œuvre à venir. Crime dans l’entre soi bourgeois, rigidité sociale, ordre moral, respect des convenances, désir nécessairement coupable, engrenage vénéneux et sordide. Un riche industriel jaloux engage un détective privé pour enquêter sur le passé de Paola, sa trop belle épouse qui habitait et étudiait alors à Ferrare.
Le cinéaste propose sa propre interprétation du film policier, décortique les secrets de la bourgeoisie, ajoutant ça et là des touches de romanesque. Mais sa Chronique est surtout une ode somptueuse à la beauté nocturne de son interprète, Lucia Bosè, qui réinvente la vamp italienne, prend des airs de Louise Brooks et traverse avec élégance l’opacité charbonneuse de chaque plan.
- MICHELANGELO ANTONIONI (1917 – 2007)
FILMOGRAPHIE – RÉALISATEUR
1950 : Chronique d’un amour (Cronaca di un amore)
1953 : La Dame sans camélia (La signora senza camelie)
1953 : Les Vaincus (I vinti)
1953 : L’Amour à la ville (L’amore in città) – segment Tentative de suicide (Tentato suicidio)
1955 : Femmes entre elles (Le Amiche)
1957 : Le Cri (Il Grido)
1960 : L’Avventura
1961 : La Nuit (La Notte)
1962 : L’Éclipse (L’Eclisse)
1964 : Le Désert rouge (Il Deserto rosso)
1965 : Les Trois Visages (I Tre Volti) – segment Le Bout d’essai (Il Provino)
1966 : Blow-Up
1970 : Zabriskie Point
1972 : Chung Kuo, la Chine (Chung Kuo, Cina) – Documentaire
1975 : Profession : reporter (Professione : reporter)
1980 : Le Mystère d’Oberwald (Il Mistero di Oberwald)
1982 : Identification d’une femme (Identificazione di una donna)
1989 : 12 registi per 12 città – coréalisation promotionnelle pour la Coupe du monde de football de 1990 en Italie, segment Roma
1995 : Par-delà les nuages (Al di là delle nuvole), coréalisé avec Wim Wenders
– 2004 : Eros – segment Il filo pericoloso delle cose
- MICHELANGELO ANTONIONI RÉTROSPECTIVE – Cinémathèque Française
10 au 26 avril 2024
Cinémathèque Française
51, rue de Bercy
Paris XII