- RÉTROSPECTIVE JOHN M. STAHL – RÉALISATEUR – PRODUCTEUR
Dans les prémices de l’été, la Cinémathèque française met en lumière JOHN M. STAHL dans une rétrospective comptant une trentaine de ses films. Avec Images de la vie – 1934 en ouverture.
Auteur d’une quarantaine de films, John M. Stahl n’est pas tout à fait reconnu comme l’un des grands. « Pourtant, son cinéma porte déjà en lui tout son miracle. Celui de dépeindre les nuances et les variations de ce qui constitue nos existences ici-bas, la vie humaine dans toute sa complexité, loin d’un lyrisme démesuré, dans le dépouillement et la justesse de la discrétion » (*).
Pour certains, la découverte de son cinéma s’est faite via Un voyage avec Martin Scorsese à travers le cinéma américain, où le cinéaste avouait vénérer le génial Péché mortel – 1945. D’autres savaient, parce qu’ils avaient vu la précédente rétrospective à la Cinémathèque il y a 25 ans, ou les remakes de certains de ses films par Douglas Sirk, l’importance de John M. Stahl, maestro du mélodrame, auteur d’une série de petits chefs-d’œuvre avec Irene Dunne Veillée d’amour – 1939 , Histoire d’un amour – 1932 ou Margaret Sullavan Une nuit seulement – 1933, grande réussite commerciale. Grâce aux efforts des archives américaines et anglaises, plusieurs films muets jusqu’à présent inédits sont présentés dans le cadre de cette rétrospective.
JOHN M. STAHL (1886 – 1950)
Né Jacob Morris Strelitsky à Bakou, dans l’Azerbaïdjan actuel, il s’établit à New York, avec sa famille d’émigrés juifs venus de l’Empire Russe. Devenu John Malcolm Stahl, il débute dans les années 1910 à l’ère du muet puis passe au cinéma parlant. Il est dans les années 30, le réalisateur le mieux payé d’Universal Pictures.
Au début des années 40, il travaille pour la 20th Century Fox, multiplie les genres : Aventure en Libye –1943 film de guerre, Holy Matrimony – 1943 comédie loufoque, le Péché mortel – 1945 en Technicolor, La Ville empoisonnée – 1948 drame choral. Ouvert, il y profite des opportunités.
John M. Stahl ancre aussi ses films dans l’Histoire, La Vie privée d’un tribun -1937 échec commercial, The Eve of St. Mark – 1944 avec la seconde mondiale en arrière-plan.
Les pulsations de ses films, battent au rythme de celles de ses personnages, sans musique appuyée ni recours à la technique pour la technique. Tout est dit dans le temps suspendu, l’invisible, dans l’ailleurs et, surtout, dans la délicatesse du silence.
Rendez-vous avec John M. Stahl l’un des réalisateurs les plus investis et les plus originaux de sa génération, dont la finesse et le caractère de ses films portent un regard clinique sur les individus. A la Cinémathèque jusqu’au 29 juin 2025, dans l’été retrouvé.
(*) Hala Habache
- Images de la vie (Imitation of life) – 1934 -John M. Stahl
États-Unis 111 min
Version restaurée
D’après le roman Imitation of Life de Fanny Hurst.
Production : Universal Pictures
Avec : Bea Pullman : Claudette Colbert, Steve Archer : Warren William, Delilah Johnson : Louise Beavers, Jessie Pullman à 18 ans : Rochelle Hudson, Elmer Smith : Ned Sparks, Peola Johnson à 19 ans : Fredi Washington.
- Images de la vie (Imitation of life) – 1934 -John M. Stahl
Depuis la mort de son mari, Bea Pullman élève seule sa petite fille Jessie. Elle accueille chez elles Delilah une femme noire à la recherche d’un emploi qui se présente par erreur à son domicile. Veuve elle aussi, Delilah est la mère de Peola, une petite fille à la peau très blanche. Les deux femmes créent une entreprise bientôt prospère. Peola refuse d’être considérée comme noire.
Images de la vie, un mélodrame incroyable pour les années 30. Il aborde, avec une grande subtilité, les questions de racisme, de la place des femmes dans la société, de l’identité et des relations mère-fille.
Bien que moins connu mais tout aussi admirable que le remake de Douglas Sirk, Mirage de la vie, sorti en 1959.
Sabine Vaillant
Couleur Bulle
ISSN : issn_2682 – 1192
JOHN M. STAHL 28 MAI – 29 JUIN 2025 – A LA CINÉMATHÈQUE
Avec le soutien de Warner Bros
- LA CINÉMATHÈQUE
Cinémathèque Française
51, rue de Bercy Paris XII
