Le cinéma donne le « la » du siècle, comme la Révolution a donné le « la » du siècle précédent Abel Gance – 1927.
- ABEL GANCE -RETROSPECTIVE
L’un des maîtres du muet, l’égal français d’un Murnau, d’un Eisenstein, un génie dont la virtuosité mégalomaniaque ne connaît guère d’autres équivalents que la figure de D. W. Griffith dans l’histoire du cinéma, habite la Cinémathèque jusqu’au 25 septembre 2024 le temps de sa Rétrospective.
Vingt – sept films, deux programmes de courts métrages, des films pour la télévision : Marie Tudor – 1966, une séance Magirama conçue en 1956 par Abel Gance et Nelly Kaplan et la Ciné – Conférence d’Élodie Tamayo le 15 septembre, Ecce Homo images d’un film jamais vu, pour découvrir le créateur de Napoléon – 1927.
Ce chef-d’œuvre monumental du cinéma muet, est l’arbre qui cache une forêt de joyaux hallucinés La Roue – 1923, J’accuse – 1918, mais aussi Lucrèce Borgia – 1935 ou encore Paradis perdu – 1940, en ouverture de sa rétrospective, l’un des films préférés de François Truffaut.
Abel Gance (1889 – 1981) est un réalisateur tendu vers le futur. Son œuvre, avec ses scénarios d’apocalypse en réaction aux deux guerres mondiales, sa grammaire hyperbolique, ses effets « spéciaux » ou mélodramatiques, conjugue le cinéma au futur et au conditionnel. Pour autant, analyse Élodie Tamayo (1) « Gance se situe d’emblée, tant à l’avant qu’à l’arrière-garde. » Ajoutant : « si les films de Gance opèrent une révolution, c’est finalement dans son sens premier : géométrique et astronomique. Boucles, leitmotivs, ritournelles : le tragique prend les formes de l’éternel retour, du cercle sisyphéen de La Roue aux cylindres et disques de phonographes qui scandent ses bandes. »
Dans la lumière de l’été, optez pour le programme intensif de la Rétrospective Abel Gance, créateur hors normes, à la Cinémathèque française jusqu’au 25 septembre 2024.
Avec le 21 septembre à 14 h 30. Napoléon vu par Abel Gance, la grande épopée napoléonienne du cinéaste, reconstruite par la Cinémathèque française, le réalisateur et chercheur Georges Mourier et ses équipes, avec le soutien du CNC et de Radio France, dans sa version originale de 7 heures.
(1) Élodie Tamayo : maîtresse de conférences en études cinématographiques à l’ENS Lyon et rédactrice pour Les Cahiers du cinéma
- Paradis perdu – 1940 – Abel Gance
France – 90 min – Version restaurée
Scénaristes : Joseph Than, Abel Gance
Avec : Pierre Leblanc : Fernand Gravey, Sonia Vorochine : Elvire Popesco, Janine Mercier et Jeannette Leblanc : Micheline Presle
Paradis perdu
En 1913, Pierre Leblanc, artiste peintre sans le sou tombe amoureux de Janine Mercier, une belle couturière. La guerre éclate. Elle meurt en mettant au monde leur enfant. Paradis perdu est le titre de la chanson que Janine chante.
Un film romantique et dramatique, à voir!
Sabine Vaillant
Couleur Bulle
- ABEL GANCE – CINÉMATHÈQUE
29 AOÛT-25 SEPTEMBRE 2024
Rétrospective conçue et réalisée par la Cinémathèque française et le Centre National du Cinéma et de l’Image animée.
- La Cinémathèque française
51, rue de Bercy
75012 Paris