
- ANTONIO MARGHERITI (1930 – 2002)
Cinéaste prolifique, il a accompagné le cinéma populaire transalpin durant plus de trente ans. Son œuvre se reconnaît parfois à des détails particuliers : usage récurrent de certains lieux, intrusion d’une forme de poésie inattendue, goût pour le mélange des genres et des sensations. Le fantastique irrigue ainsi le péplum La Terreur des Kirghiz – tout autant que le western Avec Django, la mort est là -1968 , le kung-fu se mélange au western La Brute, le colt et le karaté – 1974 tout autant que la blaxploitation (La Chevauchée terrible) – 1975, les visions d’épouvante deviennent les composantes d’un cinéma guerrier ou d’aventure dont elles déplacent les enjeux Héros d’apocalypse – 1980, Pulsions cannibales – 1980 tout en révélant, de façon allégorique, leurs significations profondes.

C’est l’un des plus solides artisans de la série B italienne, dont le style nerveux est aujourd’hui encore admiré de nombreux cinéphiles et cinéastes – Tarantino lui rend plusieurs hommages appuyés dans Inglourious Basterds – 2009.
Son stakhanovisme lui vaut de toucher à tous les genres possibles, du western au film de science-fiction en passant par le thriller, le péplum, le film d’horreur ou d’érotisme, avec son lot de sorties de routes Yor, le chasseur du futur -1983, improbable et réjouissant nanar mais aussi d’éclatantes réussites Et le vent apporta la violence – 1970, Danse macabre – 1964 en ouverture de sa rétrospective.


Amusez-vous avec le cinéma d’Antonio Margheriti, qui signait ses films Anthony Dawson histoire de faire croire au public italien, qu’il avait affaire avec une production anglo-saxonne. Dont le truc était les effets spéciaux qui se fit embaucher par Stanley Kubrick pour 2001 : L’Odyssée de l’espace en 1968 et par Sergio Leone en 1971 pour Il était une fois la révolution.
Réalisateur qui aimait par-dessus tout son métier, parce qu’il lui proposait d’infinies possibilités de s’amuser. Le cinéma comme terrain de jeu, comme promesse de divertissement à voir ou à revoir à La Cinémathèque française jusqu’au 19 juillet 2025.
Sabine Vaillant
Couleur Bulle

ISSN : issn_2682 – 1192
- Danse macabre (Danza Macabra) – 1964 – Antonio Margheriti
Scénaristes : Sergio Corbucci – Giovanni Grimaldi
Italie – France – 91 min
D’après le roman Danse macabre d’Edgar Allan Poe
Version restaurée 4K de 2022, intègre certaines séquences initialement censurées lors de la première sortie du film.
Avec : Elisabeth Blackwood : Barbara Steele, Alan Foster : Georges Rivière, Julia : Margrete Robsahm
Le Château de Providence, hanté par de sombres esprits, dont la légende affirme : quiconque y passerait la nuit trépasserait, attire les intrépides. Pour le journaliste Alan Foster qui accepte ce pari tout cela n’est que balivernes. Il décide de s’y installer au coucher du soleil. Éclairé d’une chandelle vacillante, il explore le château de Lord Blackwood. Au détour de ses corridors, du défilé des salles, des miroirs , hantés par des fantômes valsant, poursuivi par des vampires assoiffés, il pénètre dans l’espace-temps infini du château où le cauchemar s’invite.

- ANTONIO MARGHERITI
2 au 19 juillet 2025
- Cinémathèque Française
51, rue de Bercy
Paris XII

